Après que quinze foyers de grippe aviaire ont été recensés le 3 novembre dernier, la Manche a également annoncé la mise en place de mesures de prévention, mardi 4 novembre. Le virus, observé chez les grues cendrées, pourrait s'intensifier avec les migrations des prochaines semaines.
Alors que la grippe aviaire a fait un retour timide au début de l'automne, le virus semble revenir de plein fouet. Le Monde note un "phénomène inquiétant" : pendant que la France voit passer la migration des grues cendrées, habituellement entre octobre et décembre, 500 cadavres de ces oiseaux ont été retrouvés en quelques jours dans le pays. Ils étaient atteints du virus de l’influenza aviaire, hautement pathogène.
Lundi 3 octobre, le ministère de l'Agriculture comptait onze foyers recensés dans des élevages commerciaux, en particulier dans le Pas-de-Calais, la Loire-Atlantique, le Lot-et-Garonne, la Vendée, le Cher, la Haute-Marne, l'Allier, la Côte-d'Or et la Marne, mais aussi quatre foyers dans des basses-cours non commerciales (en Loire-Atlantique, Seine-Maritime, Charente-Maritime et en Vendée).
Une "hécatombe", à en croire l’Office français de la biodiversité qui parle même de "phénomène historique", alors que ces grues, souvent venues d'Allemagne, devraient bientôt survoler le sud-ouest de la France. Le pays est d'ailleurs placé en risque élevé depuis le 22 octobre 2025. Pour faire face au risque de propagation, les régions se préparent, prônant en général le confinement des oiseaux et une surveillance accrue.
Des cas confirmés dans le sud, la Normandie se prépare
Dans le Var, une grue cendrée a été retrouvée morte dans la base navale d’Hyères, le 28 octobre. Le 3 novembre, les analyses ont confirmé que l’animal était porteur du virus. La préfecture a rapidement pris un arrêté d’une durée de 21 jours afin de contenir la propagation de la maladie, a détaillé Var Matin. En plus de la mise en quarantaine des oiseaux, celle-ci a annoncé diriger bientôt des contrôles dans des exploitations ciblées. La chasse au gibier d’eau et à plumes est également interdite.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, ce sont cinq cadavres de grues cendrées qui ont été retrouvés dans diverses communes. Un premier cas porteur du virus avait été confirmé par la préfecture, vendredi 31 octobre. Le même jour, c'est le Calvados qui avait donné l'alerte, avant que la Manche ne suive le pas, mardi 4 octobre. La Manche Libre confirme l'interdiction de rassemblements de volatiles d'élevage ou d'oiseaux captifs ainsi que l'obligation d'enfermement des volailles si elles ne peuvent être protégées par des filets.
60 millions d'euros pour financer la vaccination
Le Monde rappelle aussi que la grippe aviaire reste extrêmement coûteuse. En 2016, l'État avait dépensé 180 millions d’euros pour compenser le manque à gagner de la filière. L'année suivante, l'abattage préventif de près de 4,5 millions d'animaux, auxquels s'ajoutaient 7,5 millions qui n'ont pas été mis en vente, a coûté 850 millions d’euros. Entre 2016 et 2017, "la maladie avait fait chuter la production de foie gras de près de 40 %", souffle même Marie-Pierre Pé, directrice du puissant Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). En 2023, la vaccination était remboursée, pour les éleveurs, à 85 %. Elle l'est désormais à 40 %, ce qui représente tout de même un coût de 60 millions d'euros.